Avant de parler de troubles du comportement et de tenter d’y apporter une solution ; il faudrait d’abord pouvoir s’appuyer sur la connaissance des comportements normaux de nos chiens, mais également des mécanismes qui conduisent à ces comportements (à leur genèse ). En effet, nombre de comportements considérés comme gênants, inopportuns, inadéquats, source d’abandons voire d’euthanasies ne le sont que par une méconnaissance des comportements spécifiques du chien, ignorance des modes de communication canine ou des moyens d’éducations et des capacités d’apprentissage du chien. Les divers troubles du comportement des chiens peuvent, presque toujours, être évités si les fonctionnements, comportements, et particularités canines étaient connus, si les besoins éthologiques étaient respectés ! Que de problèmes pourraient être évités au chien et au propriétaire si une simple information de base leurs était proposée !

Il n’y a pas de chiens méchants,
il n’y a pas de chiens gentils,
il n’y a pas de qualificatif humain qui
convienne aux chiens voilà tout,
le chien est et restera un mystère,
mais un très aimable mystère !

Il n’y a pas de chiens dangereux, il n’y a que des maîtres dangereux pour le chien. Le chien est le meilleur ami de l’homme, mais l’homme est-il le meilleur ami du chien ?

Les vétérinaires, les comportementalistes canins, les éthologues s’accordent à penser qu’il existe une ignorance considérable des comportements canins au sein du grand public ; mais pire encore au sein même des propriétaires de chiens et que la formation des travailleurs du monde canin, des éducateurs, des maîtres est loin d’être à la hauteur de l’enjeu éthique, sociétal, moral qu’elle représente ! Le vivier des accidents, des abandons, des maltraitances, des euthanasies se nourrit de l’ignorance du répertoire comportemental et des règles de communication et d’éducation qui sont propres à nos compagnons canins. Une quantité incroyable de souffrance infligée aux chiens et à leurs propriétaires pourrait être évités si simplement une information basique de la communication-relation homme-chien était diffusée ! L’ignorance, les idées reçues (fausses souvent) doivent disparaître, connaître le comportement, la psychologie simple est indispensable, c’est aussi un enjeu éthique en faveur du chien, maltraité par ignorance, ceci allant jusqu’aux lois abusives anti-chiens qui augmentent grandement les troubles agressifs du chien, et source de souffrances, de maltraitances et de maladies psychosomatiques pour nos amis fidèles !

Tout citoyen, propriétaire, futur propriétaire, étudiant devrait recevoir une formation, finalement très simple, sur le sujet des chiens car ils font maintenant partie du monde moderne, urbain, familier c’est un fait ! Le chien est un sujet sur lequel chacun a donné ou a un avis, tout le monde a l’impression de connaître les chiens, c’est d’ailleurs ce qu’exprime un célèbre comportementaliste :
«le problème majeur avec les chiens, c’est que tout le monde sait bien ce qu’est un chien, ce qui est totalement inepte ».

Tout le monde a son petit avis sur l’éducation canine, ce qui est déplorable et non scientifique, le chien est le réceptacle de tous les phantasmes humains, du chien-humain victime de l’anthropomorphisme jusqu’au chien soumis victime de la violence des hommes.

La variabilité infinie des caractères, des personnalités canines doivent nous inciter à l’humilité car aucun système ne peux les définir, seul un système basique, global pourra au mieux apprendre aux propriétaires à éduquer, à comprendre leur propre chien : il est illusoire de croire qu’une personne étrangère à la dyade maître-chien peut comprendre le chien ou éduquer le chien. Le seul éducateur ou comportementaliste du chien, c’est évidemment son maître !

L’ensemble des comportements normaux du chien doit être bien étudié pour bien comprendre la nature des échanges relationnels homme-chien. Une approche respectueuse et basée sur la connaissance de la nature du chien, de ses comportements, de la bonne façon de communiquer avec le chien est primordiale. Le patrimoine génétique du chien est largement modulable par les conditions environnementales et éducationnelles. L’immaturité des chiots ouvre un champ considérable d’influences sur le futur comportement du chiot, c’est à ce moment là (entre 2 et 4 mois) que tout se joue, si vous ne pouvez éduquer le chiot d’une façon adéquate ou que des erreurs sont commises, c’est alors l’avenir de la relation maître-chien qui est en jeu avec toutes les conséquences désastreuses que cela implique ; il est donc indispensable de former les propriétaires a l’éducation canine. Plus tard, lorsque l’éducation a été déficiente, il sera beaucoup plus difficile de modeler la personnalité du chien, il se peut également que le chien souffre de troubles du comportements ou de pathologies diverses (anxiété, phobies, troubles obsessionnels, agressivité , stéréotypies, comportements inadéquats, etc ….). On peut dire que le chiot est comme une page blanche sur laquelle on écrira ce que l’on veut qu’il devienne ; c’est-à-dire un bon chien équilibré, obéissant, source de bonheur.