Le trop-plein energetique !

C ‘ est une notion importante développée et propagée par César Millan , comportementaliste canin actuellement très controversé quand à ses positions au sujet d ‘ une relation « hiérarchique »entre l’ homme et le chien ; mais quoi qu’il en soit , son apport au comportementalisme canin n’est pas négligeable ; même si certains le fustigent pour son marketing intempestif !

Qu’est-ce que le trop-plein énergétique?

C’ est lorsque le chien a atteint une limite pathologique quand à son manque d’activité ; c’est-a-dire qu’il ne se dépense pas assez !

Chaque chien a un certain degré d’ énergie ,certains sont assez calmes ,d’autres sont très actifs .Certaines races sont réputées pour être très actives ,plus que d’autres , comme les huskys ,les borders-collies ,mais j’ai envie de dire que la plupart des chiens sont très actifs et ont un besoin de dépense énergétique et d’activités beaucoup plus important que la plupart des maîtres ne peuvent imaginer !

Le docteur Dehasse , spécialiste du comportement canin ,nous apprend qu’un chien a un besoin d ‘ activités de cinq heures minimum par jour ! Il définit un certain nombre d’ activités dans lesquelles le chien dépense de l’énergie : par exemple un chien qui aboie ou qui ronge un os dépense de l’énergie ; on pense bien sur aux jeux ,aux ballades ,a la course ,a l’ agility .Le travail intellectuel ,la recherche d’objets ou de nourriture ,apprendre des tours ,demande aussi de l’énergie !

Mais si le minimum de dépense énergétique est de cinq heures (c’est déjà énorme pour la plupart des propriétaires ) pour un chien peu actif ,que dire des races et des individus qui ont beaucoup d’énergie ? C ‘est inquantifiable mais on peut imaginer ou connaître des chiens qui dépassent huit a douze heures d’ activité ,tout en restant très disponibles !!!

Rappelons ici que la plupart des races ont été sélectionnées pour leurs qualités de chasseurs ,de gardiens ,de coureurs ,de travailleurs ,de bergers et que ce sont justement les individus les plus remarquables qui ont servis de reproducteurs ,et donc que c’ étaient ceux qui devaient avoir le plus d’énergie !

Pourquoi est-ce pathologique? D’ abord ,c’est une forme de maltraitance évidemment ,pour le chien c’est un enfer ,ce n’est pas difficile a comprendre !

Mais ce qu’il faut savoir c’est que l’énergie non dépensée s’accumule ,si un chien ne se dépense que deux heures par jour et que son seuil d’activité est de quatre heures ,alors chaque jour le chien accumulera deux heures d’énergie et cela jusqu’au trop-plein énergétique ,atteint très rapidement d’ailleurs car on peut dire que le chien qui ne s ‘ est pas dépensé un ou deux jours est déjà en trop-plein énergétique !

Quelles sont les conséquences du trop-plein énergétique? Elles sont multiples ,de la dégradation de la santé du chien ,aux troubles du comportement ,aux troubles obsessionnels compulsifs ,aux troubles de l’apprentissage en passant par la désobéissance chronique ,ou évidemment un malaise psychique constant ,un mal de vivre , de la dépression ,ou une déviation de l’énergie vers des activités inadéquates comme les bagarres ,la course poursuite des vélos ,des voitures ,des chats ,les aboiements ,les fugues ,les destructions en tout genre (détruire le jardin par ex ), sans compter des comportements étranges (courir après sa queue par ex) .Le chien agressif est aussi la victime de son manque d’activité ! Combien d’ agressions peuvent-elles être mises sur le compte du trop-plein énergétique ,sans doute beaucoup !Les interactions avec d’autres chiens peuvent être un problème car le chien étant hyper-nerveux ,il ne peut gérer ses comportements trop excessifs et il peut être l’objet d’agressions ou de rejet !

C’ est une situation extrême car le chien dans cette situation ne peut apprendre quoi que ce soit ,et donc qu’on ne peut changer son comportement ,ni l’éduquer avant que son seuil de dépense énergétique soit comblé ,ce qui peut prendre des semaines si la situation dure depuis longtemps !

Aux états-unis ,sous l’impulsion de César Millan (il serait le directeur de plusieurs centaines d’écoles canines a travers le monde ),des centres canins ou écoles canines ont vu le jour ! Des activités sont organisées par des éducateurs canins toute la journée ,que ce soit de l’agility ,des jeux ,de l’apprentissage ,des promenades etc…ce qui permet évidemment de palier un nombre impressionnant de troubles tels que le trop-plein énergétique ,l’ennui ,le manque de socialisation ,de contacts sociaux ,le manque de stimulis ,de jeux (qui sont d’une importance cruciale pour l’équilibre du chien) ! Malheureusement ,je ne vois pas d’autres alternatives au mal-être généralisé des chiens ! Peut-être engageras-t-on un promeneur canin ; mais est-ce suffisant ?

Je finirai cet article sur un constat du docteur Dehasse :

Un chien qui a douze heures d’activité par jour ne pose évidemment pas de problèmes

(ce qui pose la question de savoir si l’aide d’un comportementaliste est adéquate finalement!) . Evidemment qu’il y a d’autres problèmes ; c’est une boutade mais c’est le problème essentiel car quand on s’occupe du trop-plein énergétique ,on s’occupe aussi évidemment du problème de l’ennui ,de la solitude (qui une maltraitance grave),du manque de contacts sociaux ,de jeux ,de socialisation .

Mais attention a l’ idée de faire du sport avec son chien ,c’est super si le chien aime faire ce sport ; mais on voit souvent de pauvres chiens suivrent leur maître a contrecoeur lors de son jogging ou a vélo .Si le bonheur du chien c’est de flairer en liberté ,de chasser ,de faire des rencontres ,de jouer alors il faudra prendre en considération que fatiguer son chien sportivement n’est pas suffisant pour son équilibre ! On espère aussi que le maître respectera le chien et que les activités proposées au chien lui convienne selon ses prédispositions .

A Lire : Mon chien est heureux -Dehasse

Adopter un chien ?

Nous restons pantois devant le nombre incroyable d’abandons ,d’euthanasies des chiens domestiques ! Chiffres vertigineux : au Quebec 375000 euthanasies juste pour l’année 2017 ; aux Etats-Unis :les chiffres varient de 1 million 500 mille a 3 millions !
Comment expliquer cet état de fait ? En effet ,si la possession d’un chien était une source de joie ,de bonheur ,si , comme des études nous le démontrent ,ils seraient des vecteurs de santé mentale ,de thérapie ,de diminution du stress ,de la dépression ,alors pourquoi tant d’abandons ,ou comme un étude américaine le montre ,je cite :

Les soutiens financiers de l’industrie de la zoothérapie sont notamment accordés aux études sur les bienfaits de la zoothérapie sur le bien-être animal. Il est en effet important pour une question d’image que les animaux soient bien traités. Or, les conditions de vie des animaux de compagnie s’apparentent bien plus à un esclavage qu’au paradis familial que les médias nous renvoient en boucle fermée. Leurs propriétaires ne leur accordent souvent qu’une attention minimale et les laissent seuls durant de longues périodes dans un espace trop réduit, « emprisonnés »a la merci du bon vouloir d’un maître qui ignore souvent tout de ses besoins réels. Les soins sont souvent inadaptés et conduisent à l’abandon ou à une mort prématurée de l’animal. La situation est encore pire pour les animaux sauvages .
Les chiens qui ne sont pas abandonnés ou euthanasiés souffriraient d’une maltraitance due au manque de soins ,d’attentions ,leurs besoins vitaux étant bafoués ou ignorés ! Nous pouvons également parler des chiens souffrant de troubles psychiques ,de troubles du comportement dus a une relation maître-chien anthropomorphique ,remplie des phantasmes humains a l’égard du chien ,relation inappropriée due a l’ignorance des moyens de communications inter-espèces ,des besoins du chien .Le chien-objet ,victime des demandes ,des projections ,du narcissisme du maître est aussi a mettre au compte de la souffrance des chiens! Le chien exutoire ,le chien battu en est le meilleur exemple ! Quand le chien est le réceptacle de toutes nos névroses ?
Pour résumé : le chien est le meilleur ami de l’homme mais l’homme est-il le meilleur ami du chien ?
Donc penchons nous sur les causes de ces innombrables maltraitances ,qui finalement découlent toutes des mêmes causes ,la première de toutes est l’ignorance des responsabilités qui incombent au maître :
Les besoins du chien doivent être satisfaits et ils sont nombreux ! Voici :
Un besoin d’activité d’un minimum de 4 heures par jour !(certains chiens ont un besoin encore plus important ,les huskys ,les chiens de chasse ,les lévriers ,les border-collies ,etc…)
Un besoin de contacts sociaux avec d’autres chiens et ceci ,évidemment en liberté ! Le jeu étant un vecteur fondamental d’équilibre ,il faudra prendre des dispositions pour permettre cette activité .
Certains chiens devraient pouvoir assouvir leurs besoins vitaux de travail (chiens bergers ) ou de chasse (beagle,brac ) ou d’apprentissage (berger malinois ) ce qui complique grandement la tâche du maître .
Un besoin d’attention ,de soins ,d’affection ,un cadre de vie sécurisant .Ajoutons que la solitude n’est pas naturelle pour le chien ; il ne peut gérer tant d’heures de solitude .
Ce travail ,répétons en choeur est JOURNALIER ! Et il convient ici de confirmer que le maître devra faire face a un surcroît de travail ,le chien devra être brossé ,voire toiletté .La quantité de nettoyage augmentera ,ce qui n’est pas négligeable ,poils ,poussières ,terre etc…
Le budget du maître augmentera également d’une façon significative : la nourriture ,les soins vétérinaires ,peut-être aussi des jouets ,un panier ,laisses ,colliers etc…Une cage adaptée sera la bienvenue ,surtout pour le chiot qui ,ne l’oublions pas explore le monde oralement aussi ,ce qui veut dire qu’il ronge ou avale pratiquement tout ce qu’il trouve !
Ajoutons que les chiens de races sont des animaux fragiles ,leur système digestif ,leur système immunitaire ,le squelette ,les yeux sont des problèmes qu’on ne peut ignorer ,et ceci est bien sur une source de dépenses ,de soucis ,de soins médicaux ,voire d’ opérations coûteuses !
En ce qui concerne les absences ou les vacances ,un budget et des moyens devront être mis en oeuvre !
Maintenant abordons la deuxième cause :
L’ignorance des moyens de communication ,des moyens d’éducation (les professionnels ne sont pas en reste ,comme les éleveurs ),des capacités du chiens ,des comportements et du psychisme canins !
Si l’éducation ,la socialisation ,les apprentissages sont inappropriés ou erronés carrément ,la suite des désagréments et c’est peut dire, va s ‘allonger d’une façon gigantesque :
Le maître ignorant va se trouver confronté a une série impressionnante de difficultés qui peuvent détruire son équilibre psychologique ,ne riez pas il se pourrait qu’il en devienne dépressif ! Mais aussi ses biens matériels peuvent être en grand danger (portes ,tapis ,meubles ,fauteuils ,chambranles ,murs (eh oui ),etc…..Ah oui j’oublie la voiture ,votre gsm , le nouveau salon de vos amis et j’en passe ! Salissures tels que les pipis et les cacas ! Il se pourrait aussi qu’il morde l’enfant de votre voisin (j’oubliais qu’une assurance est indispensable ).Si les causes persistent ,les problèmes augmenterons d’une façon exponentielle .
Dans tous les cas ,une information ,des cours de bases devront être appris et mis en pratique ,ce qui n’est pas si facile ,éduquer un chien demande des aptitudes ,des connaissances ! Si le maître ne possède pas ces qualités ,le chien pourrait bien devenir un tyran qui fait ce qu’il veut !
Nous n’oublierons pas qu’un chiot doit être éduqué ,toute erreur induira des comportements indésirables pour le maître ,la liste est bien longue :
salissures ,destructions en tout genre ,désobéissance ,fugue ,troubles obsessionnels et compulsifs ,agressivité ,anxiété ,peur ,excitabilité ,hyper-attachement ,aboiements intempestifs ,comportements aberrants ,etc….ceci est valable pour les chiens adultes aussi !
La troisième cause est d’ordre psychologique : il s’agit de l’anthropomorphisme ,des relations pathologiques (transfert psychologique ,affectifs ,narcissisme du maître ,phantasmes )
Développons ceci ,l’anthropomorphisme est la projection de pensées ,d’émotions ,de concepts ,de comportements humains sur le chien . Ce qui mène a une relation incompréhensible dans les deux sens ; le chien ne comprend pas son maître ,il en devient anxieux ,nerveux ,irritable ,agressif .Le maître ne comprend évidemment pas son chien non plus et la relation s’en ressent gravement ; les problèmes augmentent de façon exponentielle .
Les projections ,les transferts ,l’affectivité ,les phantasmes rendrons la relation difficile .Le chien réagira comme il peut ,dans le meilleur des cas il s’adaptera mais a quel prix ! Sinon le risque d’abandon est bel et bien présent .
Parce que le chien ne correspond pas a l’attente du maître ,une déception peut survenir et mener au désamour du chien .Le chien étant souvent le délégué narcissique du maître ,des erreurs seront évidemment commises au nom de l’égo du maître ,ce qui mène a des difficultés relationnelles ,le chien devant se plier aux désirs parfois insatiables d’un maître exigeant de son chien des aptitudes ou des comportements qu’il n’a pas ,ou qu’il ne peut pas manifester .
Troisième point, la loi :
La réglementation en vigueur oblige les maîtres a tenir les chiens en laisse :
Un : parce que toute socialisation et sociabilisation est impossible sans liberté ,ce qui est évident et qu’une éducation digne de ce nom ne peut se faire en laisse .Les propriétaires sont donc confrontés a une cascade de problèmes .
Deux : déjà parce qu’un chien pour être équilibré a besoin de contacts sociaux ,de jeux ,de stimulis olfactifs ,visuels et aussi ,il doit se dépenser physiquement ,il doit courir ,jouer sinon il s’en suivra encore des troubles ,des souffrances ,des difficultés sans fin pour le maître et le chien .
Trois : promener son chien en laisse c’est chiant ,et si on adopte un chien ce n’est pas pour l’emprisonner .
La quatrième cause est la responsabilité des professionnels :
La médiocre qualité des conditions d’élevage favorise l’anxiété chronique ,la dépression ,une mauvaise intégration des expériences ,des troubles comportementaux ,des difficultés d’apprentissage ,une hyper-activité et ,ou ,une hyper sensibilité (trouble incurable ,seule une thérapie médicamenteuse pourra aider )
Les diverses sélections génétiques pour obtenir des caractéristiques raciales appauvrissent la qualité générale de la santé physique et psychologique du chien; ce qui ,on le comprend ,entraînera des problèmes supplémentaires pour le maître .
J’espère vous avoir convaincu de ne pas adopter de chien .Une personne voulant adopter un chien doit être passionnée ,le chien n’est pas un objet ou un jouet ,c’est en une certaine mesure (sans anthropomorphisme idiot ), une personne car le chien a bel et bien un psychisme ,une personnalité ,des besoins ,des désirs .Il peut souffrir de dépression ,d’hyper activité ,d’anxiété et bien sur d’ennui .Il aime et désire être aimé.
Il a besoin de soins ,d’amour ,de respect .

Les idées fausses – les idées reçues – les idées folles

Un grand nombre d’idées fausses circulent sur l’éducation ou la psychologie du chien !

Voici quelques-unes d’entre elles :

Il faut faire dormir le chiot dans une pièce séparée dès son arrivée.

Faux : le chiot est perdu lors de son arrivée, retiré de ses frères et soeurs et surtout de sa maman ; il a besoin de sécurité. L’ enfermer dans une pièce seul les premiers jours, ou « l’abandonner la nuit » est simplement idiot et cruel. De plus si le chiot est sensible, il peut être traumatisé par cette expérience et manifester plus tard une anxiété chronique lorsqu’on le laisse seul. D’ailleurs il faudrait prendre congé pour accueillir le chiot qu’on devra éduquer progressivement à la solitude.

Il ne faut pas saluer son chien dès qu’on rentre chez soi.

Faux : croyez-vous que le chien qui vous accueille chaleureusement, comme les loups saluent ceux qui rentrent de la chasse (ce qui renforce les liens de la meute ), comprenne que vous l’ignorez ? Justement ce rituel des salutations réaffirme les liens d’amitiés de la famille-meute.

Il faut mettre le nez du chien dans ses besoins pour lui apprendre la propreté :

faux : méthode stupide, agressive et que le chiot ne comprend absolument pas. La violence envers un chiot peut être désastreuse pour son futur équilibre. D’où vient cette idée ? De l’ignorance de la psychologie canine et des idées absurdes et basées sur la violence et l’agression. De plus le chiot ne comprenant pas, peut faire une association fausse, et le risque de traumatisme est bien réel.

On doit pouvoir reprendre l’os de son chien.

Faux : le chien a le sens de la justice et de ce qui lui revient ; il a donc le droit de ronger son os. Il prendra cette action pour un manque de respect, de justice voire comme une agression injustifiée. Il pourrait dès lors être grogneur, agressif ou mordeur, ce qui pour lui est entièrement justifié. Le maître qui reprend l’os amplifiera le désarroi du chien en punissant le chien pour sa réaction, cercle vicieux qui amènera le chien à se méfier de son maître, ce qui est extrêmement dommageable.

On doit mettre sa main dans l’écuelle du chien lorsqu ‘il mange.

Faux : le chien a droit à son repas, il ne peut comprendre ce geste. Pour lui c’est illogique que son maître tente de lui voler de la nourriture dans sa gamelle ; alors que le maître vient de lui donner son repas. De plus, le chien doit pouvoir manger sereinement pour sa digestion, il pourrait être stressé et manifester plus tard une gloutonnerie source de problèmes digestifs. Il pourrait aussi devenir agressif, il pourrait défendre son repas, il pourrait se méfier de son maître, il pourrait se sentir en insécurité car son repas est le domaine de la survie donc c’est primordial qu’il puisse manger en sécurité et sereinement.

Quand un chien remue la queue c’est qu’il est content.

Faux : le chien agressif remue également la queue en phase d’attaque, regardez le chien qui grogne et aboie derrière la clôture, il est prêt à vous mordre si vous approchez, sa queue balance nerveusement de gauche à droite. De même lors d’une bagarre entre chiens, ou lorsqu’à la chasse la proie est proche, la queue du chien remue par nervosité.

Quand le chien n’obéit pas il faut le frapper mais pas avec la main.

Faux : on ne frappera jamais son chien, même avec un journal. Le chien ne comprendra pas une réaction violente de son maître. Evidemment on peut arriver à des résultats avec la violence mais c’est contre-productif, voire inefficace. Si le but est le bonheur et l’équilibre du chien ce n’est pas la méthode appropriée, car le chien qui a peur de son maître est un chien anxieux, malade, malheureux.

Le chien qui mange de la viande saignante devient violent, il a le goût du sang.

Faux : totalement absurde, scientifiquement inepte. Le chien se transformerait en vampire, en loup-garou !!! D’où vient cette idée folle ? De la stupidité, de superstitions, d’esprits dérangés.

Il ne faut jamais rassurer son chien lorsqu’il a peur.

Faux : cette idée vient de la croyance que rassurer son chien justifierait sa peur ! C’est idiot, vous êtes le chef de meute, la personne d’attachement du chien, justement c’est votre rôle de sécuriser et de veiller sur votre meute ; le chien justement en sera encore plus anxieux et ne comprendra pas votre réaction. Entre rassurer son chien et lui faire passer vos émotions, il y a une différence qui est fondamentale, on rassure son chien mais on n’augmentera pas son désarroi en manifestant des émotions négatives : le schéma à éviter est celui-ci : j’ai peur quand mon chien a peur, je fais passer au chien mon désarroi face à ses peurs. La bonne réaction est simplement d’être le chef de meute !

Il faut séparer le chien et le bébé.

Faux : il faut impérativement associer les activités du bébé et du chien, il ne faudrait pas que le chien associe justement la venue du bébé à un rejet, à une diminution d’attention, d’activité, ce qui pourrait créer une antipathie du chien vis-a-vis du bébé. Mais ce qui est vrai et normal, c’est de ne jamais laisser seuls, sans adulte, un chien et un enfant ; ce qui me semble logique.

Il faut soumettre le chien par la force.

Faux : il faudra faire obéir son chien, c’est évident, mais la force, la brutalité ne mènent pas au but recherché, même plus ils peuvent handicaper fortement son aptitude à l’apprentissage ou le traumatiser sérieusement ; de toute façon, un chien qui a peur n’est pas un chien heureux. De même le chef de meute ne produit aucunement de l’agression, il est la personne d’attachement du chien.

Le chien est dominant.

Il n’existerait aucune dominance dans le chef du chien vis-a-vis de son maître. Il ne s’agit pas de dominance dans le sens de domination ; mais attention il existe bel et bien une hiérarchie, mais elle n’est pas basée sur la dominance mais bien sur l’amour, la sécurité, la détermination à protéger (donc à faire obéir le chien lorsque cela se justifie). Ne pas confondre chef de meute et dictateur !

Il faut infliger de force, une posture de soumission au chien pour le dresser.

Faux : c’est une posture que l’on appelle posture de soumission, le chien se retourne sur le dos et présente son ventre. C’est une posture prise par le chien qui indique qu’il se soumet, à son maître ou à un autre chien pour désamorcer l’agressivité. Ce n’est donc pas adéquat de lui faire prendre cette posture de force, ce que le chien retient c’est l’agression, mais ne comprend pas ce qui lui arrive puisque ce n’est pas naturel ni normal pour un chien. Vraiment je ne pense pas qu’il faille user de brutalité, de soumission ; le chien coopère avec son maître ; il obéit naturellement à son chef de meute. Une certaine autorité est requise bien sûr mais cela fait partie des qualités requises pour être accepté comme chef de meute.

Il faut castrer son chien pour qu’il obéisse.

Faux : il n’existe aucun lien entre la testostérone et l’obéissance, sauf si le chien est hyper actif sexuellement et que les odeurs et les femelles le font fuguer ou suivre des traces odorantes. Il existe un lien d’ énergie plutôt, au plus le chien a d’énergie, au plus il est intelligent, au plus il a de la personnalité, et donc il obéira moins facilement qu’un chien plus calme. Castrer son chien ne sert à rien pour des problèmes d’obéissance.

Il faut castrer son chien pour des problèmes d’agressivité importants.

Faux : il faut tout d’abord savoir de quelle agressivité il s’agit, la castration est inopérante dans la plupart des cas d’agressivité. Un seul cas est opportun, c’est lorsque l’agression est systématique et violente dans le chef d’un mâle vis-a-vis de tous les mâles (en général ),dans ce cas là la castration peut-être efficace, et lorsque l’on a déjà essayé l’ autorité, remis en question la personne du chef de meute, que les besoins du chiens sont satisfaits (comme la dépense énergétique ). J’ai été moi-même témoin de plusieurs cas d’agressivité excessive résolus par la castration. D’autres cas ont montré une inefficacité de la castration.

Le poil hérissé sur le dos du chien est un signe d’agressivité.

Faux : les poils hérissés sur le dos sont aussi un signe de stress, de peur. Les poils hérissés sur la queue sont plus significatifs de l’agression, les poils du bout de la queue eux sont significatifs d’une agression imminente !

Le chien peut entendre des sons très lointains.

Faux : il est maintenant prouvé que l’ouïe du chien n’est pas supérieure à celle des humains. La confusion vient du fait que le chien peut entendre les infra-sons mais il n’entend pas mieux que la plupart d’entre nous. Attention donc, ne prenez pas le fait qu’il n’entend pas pour de la mauvaise volonté, assurez-vous d’abord que le chien a bien entendu, parfois le chien est distrait ou le vent, ou d’autres bruits l’empêchent d’entendre !

Le grognement est un signal d’agression.

Faux : le grognement est un signal de communication, il faut faire attention car il ne signifie pas toujours que le chien est agressif. La plupart du temps le grognement est un avertissement, il exprime que le chien n’est pas content mais chez certain chien il exprime du contentement, une sorte de soupir, signe de bien-être. Il existe un grognement de plaisir que l’on appelle le « Grund ».

Donc normalement le chien ne grogne pas sur son maître, si il le fait c’est qu’il y a un réel problème de communication. Si le chien grogne, il faut le laisser tranquille, arrêter la relation ou se poser la question de savoir pourquoi il grogne, en effet, cela peut signifier que le chien a mal ou qu’il ne se sent pas bien ou qu’il soit malade. C’est donc un signal dont il faut tenir compte, de plus un grognement d’ irritation, si il n’est pas pris en compte peut être suivi d’une agression, d’une morsure.

Dans la plupart des cas de morsures qui arrivent dans la famille, il apparaît que les signaux d’avertissement n’ont pas été pris au sérieux.

Le métier de comportementaliste canin

Les cours collectifs peuvent amener les élèves à vouloir pratiquer le métier de comportementaliste canin. Les cours sont complets du point de vue théorique ; mais le point de vue expérimental est nécessaire et demande un certain nombre de paramètres. Il faut sûrement posséder un chien voire plusieurs ; il faut pouvoir être en contact avec un nombre considérable de maîtres, de chiens car la plus grande partie de la compréhension des comportements et des pathologies ne peut se faire que sur le terrain ; en effet la multitudes des caractères, des personnalités, de l’environnement, des demandes, des objectifs, de la psychologie tant du côté du maître que du côté du chien rendent un diagnostic bien difficile et surtout personnalisé, il n’existe pas vraiment de méthode unique, applicable dans tous les cas.
Voyez-vous il s’agit de comprendre le problème, de cerner la psychologie et le caractère du chien, ainsi que celui du propriétaire, de comprendre les causes du problème ainsi que sa solution. C’est un vrai casse-tête souvent, les propriétaires sont parfois coincés et ne peuvent changer leur comportement ou les conditions dans lesquelles ils élèvent le chien, quand les comportements sont renforcés par une relation inadéquate depuis longtemps car l’éducation de base n’a pas été réalisée lors des premiers mois, ou qu’on ignore la psychologie du chien, on tombe sur une difficulté énorme. C’est la raison pour laquelle il m’a semblé judicieux de mettre au point une méthode d’éducation, une information complète, un modèle de compréhension qui permet au maître d’éduquer son chiot dès les premiers mois. Un certain petit nombre d’informations basiques sur la psychologie canine, sur les besoins du chien et sur les manières de communiquer est simplement nécessaire et permettra d’éviter des problèmes graves (agressivité, destructions, malpropreté, désobéissance, anxiété, troubles psychologiques, maltraitance par ignorance, agressivité voire violence vis-a-vis du chien, etc.).
Une des causes les plus répandue des troubles comportementaux (hyper-activité, anxiété, stress, nervosité excessive, difficultés d’apprentissage, difficultés sociales, agressivité excessive etc…) sont les conditions de la gestation, les conditions d’élevage, et de vente des chiots. Les éleveurs de chiens et les vendeurs sont responsables d’une quantité non négligeable de problèmes, de pathologies des chiens. Évidemment les traumatismes infligés à ces moments essentiels sont générateurs de troubles du comportement et de maladies psychosomatiques graves très difficiles à traiter, source de souffrances pour le chien et le maître. Un important chapitre des cours est dédié au premier mois de la vie, et sur l’importance fondamentale des premiers mois, des conditions de vie des chiots qui déterminent sûrement la future personnalité du chien.

La méthode positive

Ces dernières années, un revirement extraordinaire s’est produit dans les modèles d’éducation canine. Plus particulièrement, nous sommes passé d’une éducation agressive voire cruelle basée sur une domination du chien  à une éducation, qualifiée de positive, basée sur une confiance (justifiée!) du chien vis-à-vis du maître et une relation de symbiose ou collaborative du chien. Il est évident que je suis entièrement d’accord avec ces principes de confiance basés sur la personne d’attachement (que j’appelle et qualifie de chef de meute ) mais là où cela devient une déviation, ou une certaine forme d’absurdité finalement, c’est lorsque un principe est énoncé comme ceci :

– ignorer les mauvais comportements et féliciter les bons.

Donc il faut évidemment récompenser les bons comportements pour les encourager et les consolider ; donc c’est la base de l’éducation, qu’elle soit dite positive ou qu’elle soit de type dominant-soumis, rien de nouveau ! Mais là où cela devient absurde c’est quand on affirme qu’il faut ignorer les mauvais comportements ! Bon alors que fait-on lorsque le chien se précipite vers les voies de chemin de fer ou vers un autre chien en laisse manifestement agressif ou que le chien soit bagarreur ? On ignorera ces comportements manifestement source de danger pour le chien ? Eh bien sûr que non, il faut que le chien vous obéisse dans l’instant, car ces comportements mettent en danger la vie de votre chien ; de même que vous aussi pourriez vous retrouver avec de graves ennuis ou difficultés comme celle d’amener en urgence votre chien à l’hôpital vétérinaire, ou celle de porter la responsabilité d’un accident de la circulation !
Alors voila, comment peut-on ignorer des comportements aussi générateurs d’ennuis parfois graves  ; c’est absurde n’est-ce-pas ! Il est absolument nécessaire de pouvoir stopper net un comportement inadéquat du chien, et cela ne peut évidemment pas se faire si l’on ignore les-dits comportements. Je ne sais pas quelle est la source de ce nouveau concept ; mais cela est dangereux de colporter ce genre d’information. J’explicite ce point essentiel dans les cours, il me semble qu’il y a un malentendu important au sujet de l’éducation du chien, cela est dû en grande partie au rejet intégral du concept de chef de meute, de hiérarchie, et d’une forme d’autorité pourtant justifiée.
Encore une fois, tout dépendra des circonstances, du caractère du chien ; parfois on ignorera des mauvais comportements ; parfois on devra impérativement faire preuve d’autorité, ou d’une détermination vis-à-avis du chien. L’éducation devrait se faire immédiatement dans les premiers mois de la vie du chien, c’est à ce moment là que tout se joue .

La Télépathie ?

La télépathie, c’est bel et bien le mot utilisé par des scientifiques américains pour expliquer les « pouvoirs extra-sensoriels des animaux ». Pour ma part cette faculté d’entrer en « sympathie » m’a toujours étonné ; mais je me rendis compte dans mes études, mon expérience des chiens, que finalement c’était très naturel, et même très raisonnable, lorsque l’on étudie la communication animale. En effet, la communication instantanée ; la synchronisation des comportements, des émotions, est une des composantes de la communication des animaux grégaires.
D’autres définitions plus scientifiques : synchronie comportementale, communication unitive, contagion émotionnelle, mimétisme, imitation comportementale ou transmission émotionnelle !
Les psychologues, les conseillers en communication, le marketing connaissent bien cette particularité de la transmission instantanée d’une volonté, d’une intention définie par le principe de l’effet Pygmalion, donc ce n’est pas une nouveauté. Nous étudierons en profondeur dans les cours la communication intuitive, la transmission émotionnelle, l’effet Pygmalion !
La méthode que j’ai mise au point est d’ailleurs grandement centrée sur ce principe ; il s’agit de lier et de comprendre le principe du chef de meute, celui de la « hiérarchie » (redéfinie !), et celui de la communication, qui est amplement non-verbale voire émotionnelle ou énergétique. Le chien sent le monde, par son odorat surpuissant, mais on peut dire, et je l’affirme, que le chien sent son maître dans le sens de ressentir. Le chien a cette faculté de sentir son maître, de le ressentir. Le canal de communication le plus utilisé par le chien est celui de la synchronie, de la perception subtile du ressenti du maître.
Certaines personnes de nos jours prétendent communiquer avec les animaux, un juteux commerce est né de cette mode. Il va s’en dire que je m’oppose fermement à cette escroquerie, la communication subtile avec nos animaux est, et reste du domaine de l’intuition, et est restreinte aux ressentis subtils des émotions, de l’énergie ; en aucun cas le chien ne parle avec des mots !!!

La controverse de hiérarchie

La hiérarchie est-elle un mythe ou une réalité ?
Si elle est une réalité, est-elle innée ou acquise ?
De nombreux scientifiques remettent sérieusement en question le principe, pourtant la base de la relation homme-chien depuis plus de quarante ans, de la hiérarchie.
Que la hiérarchie soit un mythe, je ne le crois pas ; il faudrait d’abord s’accorder pour définir ce que l’on entend par hiérarchie ! Si il s’agit de dominer son chien par la force, l’agression ou si une personne, le maître en l’occurrence, est le référent pour le chien.
Il est évident que dans tout groupe, animal ou humain, il existe une certaine forme de hiérarchie, acceptée ou imposée ! Les membres d’un groupe se fieront soit au plus fort, soit au plus intelligent, soit au plus vieux, soit au plus expérimenté, soit au plus sage !
En ce qui concerne les chiens, je pense qu’il soient effectivement sensibles à des signaux hiérarchiques, que ce soit inné ou acquis, cela n’est probablement pas important puisque si c’est inné, il faudra en tenir compte, et que si c’est acquis, de toute façon il faudra que votre chien vous obéisse, ce qui me paraît indispensable ; il faudra donc bien qu’il y ait un chef, un maître, un guide ! Cette question essentielle sera étudiée en profondeur dans les cours collectifs, en effet c’est la base de l’éducation canine ! La hiérarchie (redéfinie ! ), la personne du chef de meute ou personne d’attachement, la communication maître-chien sont la clé d’une relation claire, naturelle, équilibrée et justifiée !

Le chef de meute

La personne du chef de meute est sans doute essentielle, elle est liée au principe de la hiérarchie (point discuté au sujet de la controverse de la hiérarchie). Il s’agit d’une définition qui prend en compte les dernières constatations scientifiques au sujet d’une éventuelle hiérarchie (principe qui est redéfini mais pas complètement remis en question). Le chef de meute n’est pas un dictateur, il n’est absolument pas agressif ou violent mais déterminé, confiant, sûr de lui. Il est le protecteur, le guide, le référent pour le chien.
L’approche correcte est comprendre ce que signifie être le chef de meute ; ce point est essentiel pour une relation équilibrée, le point central de l’éducation, de la coopération !
Manifester les qualités du chef de meute est s’assurer de la coopération du chien, le chef de meute est au service de la meute ; le chef de la meute protège la meute ; c’est lui qui porte toutes les responsabilités ; il est la personne d’attachement du chien.
Il est donc du devoir du chef de meute de satisfaire les besoins ; la survie ; la justice ou plus simplement, il offre toutes les garanties du bonheur ; de la sécurité. Ce n’est pas un job facile, il demande : courage, abnégation, compassion, intelligence, sagesse, intuition, connaissance, amour, créativité, et beaucoup de temps, de patience, de gentillesse !
Ce point primordial est le centre de la méthode d’éducation que j’enseigne ; l’accent est également mis sur la communication : comment communiquer au chien que vous êtes le chef de meute et comment bien communiquer avec le chien car la relation doit être claire pour que ce principe fonctionne ! La personne d’attachement est aussi le chef de meute ; son but est le bonheur du chien.

Histoire personnelle

Petite histoire personnelle ou comment je me suis intéressé à l’éducation canine !

J’ai eu la passion des chiens depuis l’enfance, malheureusement, elle n’a pu être satisfaite qu’a l’âge de 30 ans, lorsque je me mariais à une jeune femme possédant un berger allemand, chien qui était agressif, et donc continuellement en laisse, nous n’en savions pas la cause et il fut impossible de changer son comportement. Nous adoptâmes par la suite deux bâtards, chiens probablement battus ou maltraités, car ils manifestaient de nombreux troubles, notamment des peurs irraisonnées, des mouvements de panique et une distance par rapport aux êtres humains. Ils nous récompensèrent de les avoir adoptés par un amour, une tendresse sans failles. Ce fut une expérience très riche d’enseignements aux sujet de la fragilité des chiens en général, en effet nous fûmes touchés par les émotions de peur, de panique que manifestaient nos chiens, une compassion vit le jour pour les chiens si amicaux que des êtres humains avaient traumatisés, nous ne comprenions pas la raison, ni les motifs de telles actions, le chien étant un animal si dépendant et si amical ! Aucune difficulté dans l’obéissance, ni dans les comportements des chiens ne se manifestât, vu la gratitude des chiens a notre égard. Malheureusement, ce ne fut pas le cas avec les autres chiens que nous adoptâmes, particulièrement un husky sibérien qui était assez bagarreur, disons dominant, et fugueur. Mal lui en a pris, puisque quelques années plus tard, il disparut lors d’une ballade en forêt, nous ne le retrouvâmes jamais malgré tous nos efforts, des policiers nous dirent que 30 chiens par jour se font écraser en Belgique, chiffre astronomique. Ce fut donc là l’occasion d’essayer de comprendre ce qui avait pu se passer, nous fréquentions un club d’éducation canine, et malgré cela nous n’avions pu gérer le chien. Pour remplacer le husky qui s’appellait Boby, nous adoptâmes une petite femelle samoyède, Aysha, magnifique, intelligente, vive, pleine d’énergie, la encore que d’ennuis nous eûmes avec elle, désobéissance chronique, fugues a répétition, je ne comprenais toujours pas le pourquoi de son comportement, j’avais pourtant l’impression de lui donner tout ce dont elle avait besoin, amour, tendresse, promenades en liberté, soins, etc,…. J’essayai tous les moyens pour l’éduquer, les biscuits, les punitions, les félicitations, les cris… bref tous les moyens dont je pensais qu’ils étaient adaptés ; mais sans résultats, et pour cause… Donc j’achetai un mâle samoyède car tellement amoureux de la chienne, je voulais avoir une descendance avec les mêmes caractéristiques ; évidemment le petit mâle imitât la chienne et les problèmes se multiplièrent et pour cause… Un accouchement plus tard, j’étais le maître de quatre samoyèdes qui ne furent pas plus sages, même ce fut pire puisque les chiots détruisirent tout le mobilier jusqu’aux portes fenêtres du balcon ! Rien à faire, inéducable, je devenais fou, rien ne marchait, ils faisaient ce qu’ils voulaient, et ma vie fut remplie d’émotions telles que l’abattement, la tristesse, la déprime, la colère, jusqu’au jour ou une émission de télévision m’ouvrit une perspective, c’était César Millan, le célèbre comportementaliste américain, qui expliquait la bonne façon d’éduquer les chiens, il employait des mots tels que chef de meute, anthropomorphisme, subordination, détermination, émotions négatives, relation homme-chien défectueuse etc… C’est alors que je me mis à lire ses livres, ainsi que d’autres auteurs ; mais ce n’était pas suffisant, les livres ne disaient pas tout et je m’inscrivis à une formation de comportementaliste canin, formation incomplète et pleine de lacunes ; je dû finalement poursuivre ces études avec une formation d’éthologie canine ; formation que je trouvais intéressante ; mais là encore la solution n’était pas là car j’avais des contacts réguliers avec de nombreux maîtres et leurs chiens ; et aucune méthode n’était applicable à tous. Donc je continuai à étudier dans de nombreux livres et essayais de comprendre la relation homme-chien, et un jour j’eus une idée bien précise, les chiens étant tous différents, il fallait mettre au point une formation qui pouvait convenir à tous, ce que j’ai fait : j’enseigne la relation-communication homme-chien dans son ensemble et c’est un cours qui permet aux maîtres de gérer eux mêmes le chien car seul le maître peut comprendre et connaître son chien, aucun éducateur ne peut éduquer le chien à la place du maître, c’est inutile. C’est en vivant en meute avec mes chiens que j ai compris les besoins des chiens, leur communication et ce que représente le maître pour le chien ! Il est la source de toute sécurité, c’est un protecteur, un guide qui se doit d’assumer ce rôle ! Le chien observe les moindres mouvements de son maître afin de pouvoir anticiper et structurer son avenir ; c’est une question de survie !
Il est perpétuellement à la recherche de sécurité, et son maître, son chef de meute est le centre de cette activité!
Le chien a donc besoin de pouvoir structurer son monde afin de se sentir en sécurité ; son environnement doit être stable, sécurisant, et compréhensible, et le maître, c’est lui qui incarne le protecteur, le guide, c’est celui qui donne la vie, il nourrit, il donne de l’eau, il soigne, il apaise par ses caresses, il est la source de toute activité, bref pour le chien c’est dieu. .
Il est évident que pour que le chien se sente en sécurité, il doit pouvoir comprendre son environnement, particulièrement la communication avec son maître, et c’est la que ça devient important, même vital, si le chien ne comprend pas son maître, ou ce qu il veut, il bascule dans un état émotionnel stressant car il ne peut comprendre les demandes, attitudes ou les actions de son maître, et donc il essaiera, par tous les moyens de s’adapter, de comprendre, et tant que le problème ne sera pas résolu, son état émotionnel restera une source de stress, d’anxiété, voire d’angoisse.
La responsabilité du maître est d’apprendre les bonnes façons de communiquer et les codes canins, il doit être congruent dans ses demandes et attitudes, il se doit d’incarner les qualités du chef de meute, c’est-à-dire équilibre, confiance, respect, attention, présence. L’anthropomorphisme est la barrière à dépasser ainsi que l’ignorance des besoins et de la nature des chiens, une information claire et complète doit être fournie aux maîtres.

Relations pathologiques

Considérations sur les relations pathologiques.
Si le chiot, le chien est attaché à son maître, ce dernier peut lui aussi être attaché au chien dans des proportions pathologiques, le chien devient la compensation à des manques affectifs hérités de l’enfance ou de relations traumatisantes. Il devient comme un médicament, un anti dépresseur. Dans de nombreux cas, le propriétaire carencé affectivement ou en détresse émotionnelle ne pourra pas changer son comportement, en psychologie nous parlons de résistances psychiques. Dans les relations homme-chien, les transferts, les compensations psychologiques fonctionnent à plein régime, une foule de désirs, d’attentes, de besoins, de préjugés sont constamment a l’oeuvre, la base de ces inadaptations relationnelles est d’ordre psychologique, l’anthropomorphisme sera le terreau des transferts, des compensations. Le manque affectif, énorme dans nos sociétés mercantiles et matérialistes, est comblé par l’animal domestique qui devient le réceptacle de tous nos manques de tendresse, d’amour, d’empathie. Il est à noter que le chien véritable éponge émotionnelle, sera la victime de ces carences émotionnelles, il ne sera pas respecté pour ce qu’il est ; mais deviendra un exutoire. Le chien pourra également se sentir être le centre de l’univers du maître et s’en servira pour devenir le véritable chef de meute, certains deviendront de vrais dictateurs, se sentant investis d’un pouvoir conféré par ces maîtres en mal-être, ce qui est courant dans les relations homme-chien au 21ème siècle ! On est d’ailleurs sidérés véritablement quand à la capacité des chiens à « sentir » l’état psychologique du maître, voire davantage, l’être même du maître, sa psychologie profonde !!! Cela nous amène à affirmer que le chien est un miroir, un révélateur de notre psychologie profonde, par similitude, par contraste, par les comportements manipulateurs du chien ; ceci étant dit, le chien n’est aucunement responsable de ces comportements, ils sont simplement naturels et légitimes pour le chien ! On notera également que le chien imitera, par contagion émotionnelle ou par synchronie comportementale, les émotions du maître, ce qui pourra être excessivement dommageable pour le chien !
L’animal délégué narcissique souligne l’image égocentrique de son maître, par similitude ou par contraste. Ces animaux, en renvoyant en permanence à leurs maîtres l’image qu’ils se font d’eux-mêmes, les rassurent. Ce sont souvent des animaux acquis pour être un faire-valoir social ou socio-économique. Ils contribuent à l’estime de soi du propriétaire mais on peut aussi dire que le propriétaire s’aime « à travers » l’animal. Il se sent flatté lorsque l’animal remporte des succès mais peut se sentir aussi menacé si l’animal tombe malade, toujours par identification. L’animal peut aussi avoir le rôle de bouc-émissaire. Il sert d’exutoire aux sentiments tels que la colère, l’agressivité, la culpabilité qui, en leur absence se reporteraient sur un autre membre de la famille. Une première étape est donc d’éradiquer ce problème universel qu’est l’ignorance de la nature canine, connaissance qui court-circuite les possibilités de transfert psychologique puisque la relation sera basée sur la psychologie canine, la nature et les besoins du chien, sur son bien-être et non pas sur nos manques psychologiques. Les désirs, les attentes au sujet des chiens sont également pathologiques, ils sont le fruit de la psychologie, de l’histoire personnelle, des « complexes », ils ne tiennent pas compte des besoins et de la nature, de la personnalité du chien ; c’est une forme d’irrespect du chien qui pourra le ressentir. Les différents modes de communication seront basés sur la personnalité du maître, par exemple, le maître voit en son chien un référent narcissique qui va le valoriser ou le combler. Le chien est le prolongement de l’idéal du moi, dans certains cas, la fascination est obsédante, le chien doit dépasser les autres par son obéissance absolue ou son intelligence hors du commun, sa beauté et son toilettage doivent être parfaits ! Nous pouvons exprimer cela par des complexes spécifiques de la relation-comunication homme-chien :
– le complexe du chien agressif, méchant, dangereux, compensation à la faiblesse physique ou psychologique du maître ou la compensation à une insécurité sociale,
– la peur-panique des chiens, transfert de la peur inavouable du père ou des adultes, ou de nos jours la peur sociale vu le nombre de désastres annoncés, également la peur de n’être rien, de se sentir faible, incapable,
– le complexe du chien de cirque, substitut au manque de considération, de marques de valorisation,
– le complexe du chien policier ou Rex chien- flic, réaction au sentiment d’insécurité, d’injustice,
– le complexe du chien enfant, substitut à l’enfant humain,
– le complexe du chien confident, empathique substitut à la solitude, à l’isolement social,
– le complexe du chien ami-conjoint-protecteur substitut du père absent,
– le complexe du chien-humain (Belle et le Clochard, Belle et Sébastien) substitut au manque d’affection ou résultat de traumatismes dans les relations humaines,
– le complexe du chien « libre » réaction à une éducation stricte, le chien fait ce qu’il veut (le chien des gens de la rue par ex, …),
– le chien d’exhibition qui valorise l’idéal du moi-je du propriétaire,
– la relation au chien est souvent la reproduction ou la réaction à nos relations familiales ; une éducation dans l’enfance sévère, voire tyrannique donnera dans la reproduction une relation basée sur la coercition, les punitions et si elle est réactionnelle elle sera emprunte de laxisme, ou de respect dans le meilleur des cas.
Une nouvelle forme de connaissance de soi peut être induite par la compréhension de nos projections, de nos compensations dans notre relation au chien. Une réelle compréhension de notre psychologie, de nos fonctionnements mentaux peut survenir, premier pas vers la guérison de nos complexes. Un travail sur le fonctionnement éminemment égotique et subjectif de notre psychisme peut se faire jour au travers de nos relations-communications envers le chien, travail indispensable si le désir de réalité est présent car induit par la compréhension que le malaise de nos chiens est le fruit de nos projections mentales fantasmagoriques. L’animal permet de symboliser les conflits psychiques internes des individus, trop dangereux pour apparaître directement à la conscience. L’inconscient utilise une représentation animale pour figurer une partie de nous-même de manière acceptable par le conscient. Cette utilisation de l’animal comme représentation de l’inconscient existe dans les contes, dans les rêves. On peut parler de mécanisme de projection pour appréhender notre inconscient.
L’animal a très tôt dans l’histoire de l’humanité servi à représenter des aspects de notre inconscient et de nos conflits psychiques internes. Dans certaines sociétés, l’identification à l’animal est très forte à travers les totems. Ainsi, on peut dire que l’animal est utilisé par l’être humain de manière symbolique dans toutes les cultures. Les représentations d’éléments constitutifs de nous-même sous forme animale sont nécessairement sollicitées lors d’interactions avec des animaux réels. On peut notamment souligner que des qualités ou des défauts vont être attribués à priori à l’animal de compagnie. Ceci va entrer en jeu dans la représentation que le propriétaire se fait de son animal.

Trois formes d’anthropomorphisme :

– les comparaisons animal-humain (« J’ai un chien pourquoi je m’embarrasserais d’un homme ? »),
– les comportements analogiques où la personne parle de l’animal comme si c’était un humain, en particulier un enfant (« n’aie pas peur, Maman est là », « prend le cachet, c’est pour ton bien », donner des prénoms humains),
– les projections : on projette sur l’animal nos propres sentiments ou ressentis (habiller les animaux pour qu’ils n’aient pas froid, les nourrir comme on voudrait manger, ne pas les laisser marcher et les porter dans les bras).

L’éducation canine est une base de travail qui prend en compte le principe de Réalité, but de la psychanalyse, en clarifiant notre relation au chien grâce aux préceptes du comportementalisme canin, nous mettons en lumière nos projections mentales, nos fantasmes, nos transferts psychologiques. Cette prise de conscience pourra s’étendre aux autres aspects de notre inconscient afin d’éclairer nos fonctionnements psychologiques.
Une des conséquences cette prise de conscience peut amener le maître à découvrir un fonctionnement de l’empathie, de l’intuition, de la sagesse du cœur, en effet il existe ce qu’on appelle la sagesse du cœur qui est un fonctionnement mental qui permet d’entrer en relation sans l’interférence de nos émotions, de l’éducation ; cette façon de communiquer dévoilera une connaissance innée, intuitive, empathique qui permet d’agir avec notre intelligence naturelle, notre sagesse intérieure, connaissance bien plus créative et juste, car elle se base non pas sur ce qui est pensé ou projeté, mais sur la réalité, qui peut être connue par cette voie rapide, celle de l’empathie ; fonctionnement supérieur au fonctionnement mental habituel. La sagesse populaire le sait car « On ne voit bien qu’avec le cœur »