Relations pathologiques

Considérations sur les relations pathologiques.
Si le chiot, le chien est attaché à son maître, ce dernier peut lui aussi être attaché au chien dans des proportions pathologiques, le chien devient la compensation à des manques affectifs hérités de l’enfance ou de relations traumatisantes. Il devient comme un médicament, un anti dépresseur. Dans de nombreux cas, le propriétaire carencé affectivement ou en détresse émotionnelle ne pourra pas changer son comportement, en psychologie nous parlons de résistances psychiques. Dans les relations homme-chien, les transferts, les compensations psychologiques fonctionnent à plein régime, une foule de désirs, d’attentes, de besoins, de préjugés sont constamment a l’oeuvre, la base de ces inadaptations relationnelles est d’ordre psychologique, l’anthropomorphisme sera le terreau des transferts, des compensations. Le manque affectif, énorme dans nos sociétés mercantiles et matérialistes, est comblé par l’animal domestique qui devient le réceptacle de tous nos manques de tendresse, d’amour, d’empathie. Il est à noter que le chien véritable éponge émotionnelle, sera la victime de ces carences émotionnelles, il ne sera pas respecté pour ce qu’il est ; mais deviendra un exutoire. Le chien pourra également se sentir être le centre de l’univers du maître et s’en servira pour devenir le véritable chef de meute, certains deviendront de vrais dictateurs, se sentant investis d’un pouvoir conféré par ces maîtres en mal-être, ce qui est courant dans les relations homme-chien au 21ème siècle ! On est d’ailleurs sidérés véritablement quand à la capacité des chiens à « sentir » l’état psychologique du maître, voire davantage, l’être même du maître, sa psychologie profonde !!! Cela nous amène à affirmer que le chien est un miroir, un révélateur de notre psychologie profonde, par similitude, par contraste, par les comportements manipulateurs du chien ; ceci étant dit, le chien n’est aucunement responsable de ces comportements, ils sont simplement naturels et légitimes pour le chien ! On notera également que le chien imitera, par contagion émotionnelle ou par synchronie comportementale, les émotions du maître, ce qui pourra être excessivement dommageable pour le chien !
L’animal délégué narcissique souligne l’image égocentrique de son maître, par similitude ou par contraste. Ces animaux, en renvoyant en permanence à leurs maîtres l’image qu’ils se font d’eux-mêmes, les rassurent. Ce sont souvent des animaux acquis pour être un faire-valoir social ou socio-économique. Ils contribuent à l’estime de soi du propriétaire mais on peut aussi dire que le propriétaire s’aime « à travers » l’animal. Il se sent flatté lorsque l’animal remporte des succès mais peut se sentir aussi menacé si l’animal tombe malade, toujours par identification. L’animal peut aussi avoir le rôle de bouc-émissaire. Il sert d’exutoire aux sentiments tels que la colère, l’agressivité, la culpabilité qui, en leur absence se reporteraient sur un autre membre de la famille. Une première étape est donc d’éradiquer ce problème universel qu’est l’ignorance de la nature canine, connaissance qui court-circuite les possibilités de transfert psychologique puisque la relation sera basée sur la psychologie canine, la nature et les besoins du chien, sur son bien-être et non pas sur nos manques psychologiques. Les désirs, les attentes au sujet des chiens sont également pathologiques, ils sont le fruit de la psychologie, de l’histoire personnelle, des « complexes », ils ne tiennent pas compte des besoins et de la nature, de la personnalité du chien ; c’est une forme d’irrespect du chien qui pourra le ressentir. Les différents modes de communication seront basés sur la personnalité du maître, par exemple, le maître voit en son chien un référent narcissique qui va le valoriser ou le combler. Le chien est le prolongement de l’idéal du moi, dans certains cas, la fascination est obsédante, le chien doit dépasser les autres par son obéissance absolue ou son intelligence hors du commun, sa beauté et son toilettage doivent être parfaits ! Nous pouvons exprimer cela par des complexes spécifiques de la relation-comunication homme-chien :
– le complexe du chien agressif, méchant, dangereux, compensation à la faiblesse physique ou psychologique du maître ou la compensation à une insécurité sociale,
– la peur-panique des chiens, transfert de la peur inavouable du père ou des adultes, ou de nos jours la peur sociale vu le nombre de désastres annoncés, également la peur de n’être rien, de se sentir faible, incapable,
– le complexe du chien de cirque, substitut au manque de considération, de marques de valorisation,
– le complexe du chien policier ou Rex chien- flic, réaction au sentiment d’insécurité, d’injustice,
– le complexe du chien enfant, substitut à l’enfant humain,
– le complexe du chien confident, empathique substitut à la solitude, à l’isolement social,
– le complexe du chien ami-conjoint-protecteur substitut du père absent,
– le complexe du chien-humain (Belle et le Clochard, Belle et Sébastien) substitut au manque d’affection ou résultat de traumatismes dans les relations humaines,
– le complexe du chien « libre » réaction à une éducation stricte, le chien fait ce qu’il veut (le chien des gens de la rue par ex, …),
– le chien d’exhibition qui valorise l’idéal du moi-je du propriétaire,
– la relation au chien est souvent la reproduction ou la réaction à nos relations familiales ; une éducation dans l’enfance sévère, voire tyrannique donnera dans la reproduction une relation basée sur la coercition, les punitions et si elle est réactionnelle elle sera emprunte de laxisme, ou de respect dans le meilleur des cas.
Une nouvelle forme de connaissance de soi peut être induite par la compréhension de nos projections, de nos compensations dans notre relation au chien. Une réelle compréhension de notre psychologie, de nos fonctionnements mentaux peut survenir, premier pas vers la guérison de nos complexes. Un travail sur le fonctionnement éminemment égotique et subjectif de notre psychisme peut se faire jour au travers de nos relations-communications envers le chien, travail indispensable si le désir de réalité est présent car induit par la compréhension que le malaise de nos chiens est le fruit de nos projections mentales fantasmagoriques. L’animal permet de symboliser les conflits psychiques internes des individus, trop dangereux pour apparaître directement à la conscience. L’inconscient utilise une représentation animale pour figurer une partie de nous-même de manière acceptable par le conscient. Cette utilisation de l’animal comme représentation de l’inconscient existe dans les contes, dans les rêves. On peut parler de mécanisme de projection pour appréhender notre inconscient.
L’animal a très tôt dans l’histoire de l’humanité servi à représenter des aspects de notre inconscient et de nos conflits psychiques internes. Dans certaines sociétés, l’identification à l’animal est très forte à travers les totems. Ainsi, on peut dire que l’animal est utilisé par l’être humain de manière symbolique dans toutes les cultures. Les représentations d’éléments constitutifs de nous-même sous forme animale sont nécessairement sollicitées lors d’interactions avec des animaux réels. On peut notamment souligner que des qualités ou des défauts vont être attribués à priori à l’animal de compagnie. Ceci va entrer en jeu dans la représentation que le propriétaire se fait de son animal.

Trois formes d’anthropomorphisme :

– les comparaisons animal-humain (« J’ai un chien pourquoi je m’embarrasserais d’un homme ? »),
– les comportements analogiques où la personne parle de l’animal comme si c’était un humain, en particulier un enfant (« n’aie pas peur, Maman est là », « prend le cachet, c’est pour ton bien », donner des prénoms humains),
– les projections : on projette sur l’animal nos propres sentiments ou ressentis (habiller les animaux pour qu’ils n’aient pas froid, les nourrir comme on voudrait manger, ne pas les laisser marcher et les porter dans les bras).

L’éducation canine est une base de travail qui prend en compte le principe de Réalité, but de la psychanalyse, en clarifiant notre relation au chien grâce aux préceptes du comportementalisme canin, nous mettons en lumière nos projections mentales, nos fantasmes, nos transferts psychologiques. Cette prise de conscience pourra s’étendre aux autres aspects de notre inconscient afin d’éclairer nos fonctionnements psychologiques.
Une des conséquences cette prise de conscience peut amener le maître à découvrir un fonctionnement de l’empathie, de l’intuition, de la sagesse du cœur, en effet il existe ce qu’on appelle la sagesse du cœur qui est un fonctionnement mental qui permet d’entrer en relation sans l’interférence de nos émotions, de l’éducation ; cette façon de communiquer dévoilera une connaissance innée, intuitive, empathique qui permet d’agir avec notre intelligence naturelle, notre sagesse intérieure, connaissance bien plus créative et juste, car elle se base non pas sur ce qui est pensé ou projeté, mais sur la réalité, qui peut être connue par cette voie rapide, celle de l’empathie ; fonctionnement supérieur au fonctionnement mental habituel. La sagesse populaire le sait car « On ne voit bien qu’avec le cœur »

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